Un salarié a été engagé en qualité de technico commercial par une société. Son contrat de travail comportait une clause de non-concurrence. Ce contrat est rompu par le décès du salarié ; son épouse saisit alors le conseil de prud’hommes afin d’obtenir le paiement de la contrepartie financière de la clause de non-concurrence. Le conseil de prud’hommes déboute son épouse de ses demandes. La cour d’appel a ensuite infirmé le jugement et accordé la rémunération à l’épouse au titre de l’indemnité compensatrice de la clause de non-concurrence. L’employeur a formé un pourvoi.
La Cour de cassation, dans un arrêt du 29 octobre 2008 (Cass.soc. 29 octobre 2008, n° 07-49.093), casse et annule l’arrêt de la cour d’appel. Elle considère que l’employeur n’est tenu au paiement de la contrepartie financière qu’après la naissance de l’obligation de non-concurrence qui pèse sur le salarié, lors de la rupture du contrat de travail. En l’espèce, la naissance de cette obligation était rendue impossible par le décès du salarié. Par conséquent, la clause de non-concurrence se trouve dépourvue de cause puisqu’elle a pour objectif de protéger la liberté du salarié. Cette clause devient donc caduque en raison du décès du salarié.
La chambre sociale a donc trouvé, en l’espèce, une exception à l’automaticité du versement de la contrepartie financière de la clause de non-concurrence.
Frédéric CHHUM / César SOLIS
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