Occupant un poste d’agent de contrôle au service de la RATP, un salarié était doté d’un fonds de caisse, qu’il était tenu de déposer dans un coffre-fort placé dans une armoire forte dont le code d’ouverture n’était connu que de la hiérarchie, laquelle était autorisée par le règlement de intérieur à procéder à son contrôle à tout moment. Lors d’une vérification effectuée par la direction, il est apparu que l’empoche de l’agent n’était pas complète ; l’employeur lui notifie alors une mise à pied de cinq jours. Le salarié saisit alors la juridiction prud’homale aux fins d’obtenir l’annulation de cette sanction. La cour d’appel déboute le salarié de ses demandes. Celui-ci forme un pourvoi devant la Cour de cassation.
La chambre sociale de la Cour de cassation dans un arrêt du 21 octobre 2008, (Cass.soc. 21 octobre 2008, n° 07-41.513) rejette le pourvoi du salarié, et considère qu’en retenant « que les coffres permettant le dépôt par chaque agent des fonds mis à sa disposition étaient affectés à un usage exclusivement professionnel », la cour d’appel « a exactement décidé que la vérification du coffre était régulière », et que la sanction prononcée était régulière.
En principe, la protection des libertés du salarié limite les pouvoirs d’investigation de l’employeur. Cependant, les raisons qui justifient cette limitation de pouvoirs ne peuvent plus être invoquées lorsque le contrôle porte sur des choses qui ne présentent ou ne devraient présenter aucun caractère personnel.
Frédéric CHHUM / César SOLIS