La négociation, par les salariés,
de leur départ de l'entreprise est un sport national. Le tube « Nasdaq »
de Thomas Dutronc, dans lequel il clamait « j'ai fait dorer mon
parachute, j'ai adoré vous jouer de la flûte... », est toujours
d'actualité. Dans tous les cas, l'assistance d'un avocat est stratégique
et indispensable.
1) Rupture conventionnelle versus transaction
La
rupture conventionnelle est un mode autonome de rupture du contrat de
travail. Chacune des parties y trouve son compte. Par exemple,
l'employeur sera dispensé des obligations inhérentes au licenciement
(délais, procédures, préavis...) ; quant au salarié, une rupture
conventionnelle lui sera plus favorable qu'une démission, car il
percevra des indemnités à l'occasion de l'accord et sera éligible au
chômage.
En
outre, à l'inverse de la transaction, la rupture conventionnelle laisse
ouverte, le cas échéant, la possibilité d'un contentieux relatif aux
heures supplémentaires, à la rémunération, à la discrimination, au
harcèlement.
La
transaction a pour objet de « terminer une contestation née » ou de
prévenir « une contestation à naître » résultant de la rupture (art.
2044 du Code civil).
Il
en résulte que la transaction succède à la rupture déjà intervenue,
dont elle règle, le cas échéant, les difficultés d'exécution par des
concessions mutuelles. Une fois signée, elle ne peut pas être remise en
cause, sauf si ses conditions de validité n'ont pas été respectées, ou
si le consentement du salarié a été vicié.
2) Transaction ou rupture conventionnelle : des règles de défiscalisation encore très favorables en 2013 !
La
limite d'exonération de cotisations sociales est désormais égale à 2
fois le plafond annuel de la Sécurité Sociale (PASS), soit 74.064 euros
en 2013. Ainsi, le montant perçu au titre des indemnités de rupture ne
pourra être exonéré de cotisations sociales, dans la limite de 74.064
euros en 2013.
En
tout état de cause, le montant de cette exonération de cotisations
sociales qui ne pourra excéder de manière générale la limite de 74.064
euros exposée ci-dessus, ne pourra être égal qu'au plus élevé des trois
montants suivants :
-
Le montant de l'indemnité de licenciement (ou de mise à la retraite)
prévu par la convention collective, par l'accord professionnel ou
interprofessionnel ou à défaut par la loi ;
- Deux fois le montant de la rémunération annuelle brute perçue par le salarié l'année civile précédant la rupture ;
- 50% du montant total de l'indemnité versée.
Concernant
la CSG et la CRDS, de manière générale, les indemnités sont exonérées
dans la limite du montant de l'indemnité de licenciement (ou de mise à
la retraite) prévu par la convention collective de branche, l'accord
professionnel ou interprofessionnel ou par la loi. Toutefois, la
fraction assujettie à CSG/CRDS ne peut être inférieure à celle
assujettie à cotisations sociales.
D'un
point de vue fiscal, les indemnités de licenciement (soit la somme des
indemnités de licenciement légale ou conventionnelle et supra légale)
sont exonérées d'impôt sur le revenu dans la limite du plus élevé des 3
montants suivants :
- Montant de l'indemnité légale ou conventionnelle ;
-
2 fois le montant de la rémunération brute annuelle perçue l'année
précédant le licenciement, dans la limite de 6 fois le plafond annuel de
la Sécurité sociale, soit 222.192 € pour les indemnités
encaissées en 2012 ;
- 50 % du montant de l'indemnité perçue dans la même limite de 222.192 € pour les indemnités encaissées en 2012.
3) Autres nouveautés : forfait social pour les ruptures conventionnelles et les limites aux parachutes dorés
3.1) Forfait social pour les ruptures conventionnelles depuis le 1er janvier 2013
Depuis
le 1er janvier 2013, les indemnités versées à l'occasion de ruptures
conventionnelles homologuées à des salariés n'ayant pas atteint l'âge
pour faire liquider leur pension de retraite de base sont soumises au
forfait social. Il est applicable aux indemnités de rupture
conventionnelle pour la part exclue de CSG (les indemnités de
licenciement et autres indemnités de rupture restent exclues du champ
d'application de ce forfait). Le taux du forfait social est fixé à 20%
pour 2013.
3.2) Des limites aux « parachutes dorés » supérieurs à 363.720 euros
Depuis
le 1er septembre 2012, les « parachutes dorés » sont soumis à
cotisations sociales et à CSG et CRDS à partir de 363.720 euros (contre 1
million d'euros auparavant), et ce dès le premier euro. Ils restent
exonérés d'impôts sur le revenu, dans la limite maximale de 222.192
euros.
Pour
apprécier si le montant des 363.720 euros est atteint, il est fait
masse des indemnités liées à la rupture du contrat de travail et à la
cessation forcée des fonctions de mandataire social, versées dans la
même entreprise ou dans les sociétés d'un même groupe.
Malgré
tout, la négociation de départ de l'entreprise a encore de beaux jours
devant elle, tant que les avantages fiscaux subsisteront.
Frédéric CHHUM Avocat à la Cour
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